Tu penses peut-être que ce n’est pas de mon âge, Mais c’est très rare que j’ouvre mon coeur, Je vais te raconter Magadan, Ecoute! J’ai vu la baie de Nogaisk et les grands chemins Si je suis parti là-bas, ce n’est pas sans rime ni raison. Un jour, je suis parti à Magadan, Je me fuyais moi-même comme la peste, Et là-bas, je me suis tout de suite cuité à mort A la vodka. Mais j’ai vu la baie de Nogaisk et les grands chemins Si je suis parti là-bas, ce n’est pas sans rime ni raison. Les ragots volaient sur mes traces Devançant l’avion et la tornade. Mais je suis tout de même parti à Magadan Chez un ami. Et j’ai vu la baie de Nogaisk et les grands chemins Si je suis parti là-bas, ce n’est pas sans rime ni raison. Je n’ai pas prêté le flanc à mes ennemis, Je ne me suis pas coupé les veines, ni déchiré l’aorte J’ai pris mes cliques et mes claques et je suis parti à Magadan Au diable! Et j’ai vu la baie de Nogaisk et les grands chemins Si je suis parti là-bas, ce n’est pas sans rime ni raison. C’est vrai que j’ai laissé ici beaucoup de dames. On m’a écrit: toutes vos dames sont battues Mais quoi, je suis parti à Magadan On est quittes! Et j’ai vu la baie de Nogaisk et les grands chemins Si je suis parti là-bas, ce n’est pas sans rime ni raison. Et quand les choses vont mal Même si c’est loin et que c’est cher Je veux partir chez mon ami à Magadan. Bon! Tu n’as pas vu la baie de Nogaisk, idiot, Si on part là-bas, ce n’est pas sans rime ni raison.
© Antoine Lobstein. Traduction, ?