Parti! J’ai quitté la R-russie! Mes poulettes ne font que chialer. Et mes graines1, je les sème ici, Sur des champs étrangers - Elysées. Dans le tramway, à Presnia2, j’entends: «Enfin! D était temps qu’il se taille! Les chansons, qu’il en fasse maintenant A gogo sur le palais de Versailles !» Derrière moi, les nouvelles circulent: «Non, c’est l’autre qu’est parti, pas çui-ci... - Ah! pas çui-là?...» Et on se bouscule, On s’asseoit sur les genoux dans le taxi. Celui avec qui j’ai fait Magadan, Mon vieux pote de la guerre civile, Raconte que je lui écris: «Mon grand, Viens donc, je m’emmerde dans cette ville!» A revenir je demande déjà, Et j’implore, je supplie à genoux... Sottises! Je ne reviendrai pas, Car je ne suis pas parti du tout! Pour le happy end, comme au ciné, J’offre des cadeaux à qui l’a cru: Empoche l’Arc de Triomphe, allez! Des Renault, en voilà, en veux-tu! Ah, je me tiens les côtes, pardi! Comment a-t-on pu croire à ce délire? Calmez-vous, je ne suis pas parti, Et n’espérez pas me voir partir!
1 Graines de tournesol, s’entend. (N.d. T.)
2 Quartier de Moscou. (N.d. T.)
 
© Henri Abril. Traduction, ?