Le long du ravin, vers l’abime Je lance mes chevaux au galop Je mange l’air, avale le vent Je sens l’extase meurtrier! Je me sens perdu! Je me sens vaincu! Un peu moins vite, mes chevaux, Un peu moins vite! Qu’avez-vous à être si capricieux? Vous n’écoutez pas la bride, Et faites fi au fouet. Et moi, de vivre jusqu’au bout. Et moi, de finir ma chanson. Je n’ai plus le temps..! Mon couplet je compose... Encore un instant, je me pose. Sur le bord du ravin..! Je courbe l’échine. La tempête me mène Par la paume de ma main. Allez d’un pas plus lent Pour que s’allonge le chemin De mon dernier abri, Vers mon ultime refuge!             Nous voici arrivés! Pas de retard! Si de Dieu on est invités. Pourquoi les anges ont des voix si méchantes? Où n’est ce là que les plaintes des cloches? Où est ce ma voix qui se perd dans les roches? Tout doux, mes chevaux, tout doux! Je vous supplie de galoper et non voler. Juste pour un moment, je me pose... Au bord du ravin.    
© ?. Traduction, 2008