Lorsque l’eau du déluge Se retira sur ses rives, De l’écume restée sur terre L’amour sortit doucement Et s’éparpilla dans l’air, Depuis lors, beaucoup de temps s’écoula. Il y a des êtres étranges Qui inhalent ce mélange à pleins poumons, Qui n’attendent ni récompense, ni châtiment, Et pensent qu’ils respirent tout simplement, Ils croient ce souffle inné, Mais il n’est que saccadé. Mais tout comme le bateau est fait pour flotter, Avant d’être sûr que l’air est amour, Il faut d’abord vivre. Il y aura des voyages et des errances: Le pays de l’amour est si grand! Il sera de plus en plus exigeant, Enverra des épreuves à ses chevaliers. Il demandera des séparations, de la distance, Privera de quiétude, de repos et de sommeil. Mais les fous ne peuvent rebrousser chemin. Ils sont d’accord pour payer et Qu’importe le prix! Ils risqueraient leur vie, Pour que ne se rompe, Le fil magique et invisible, Qui s’est tendu entre eux. Le vent frais enivrera les élus, Les fera tomber, ressuscitera les morts, Parce que si l’on n’a pas aimé, On n’a pas vécu et l’on n’a pas respiré!             Leurs voix seront à l’unisson, Et leurs âmes flâneront parmi les fleurs, Ils inspireront d’une bouffée l’éternité, Et ils se rencontreront d’un souffle aux lèvres Sur les passages étroits et les ponts fragiles, À la croisée des chemins de l’univers. Je ferai des champs un lit pour les amoureux. Puissent-ils chanter en rêve comme dans la réalité... Je respire, donc j’aime! J’aime, donc je vis!
© ?. Traduction, 2011