Les ponts ont brûlé, les gués se sont creusés. Un monceau de crânes emplit l’étroit défilé, Les entrées et les sorties sont barrées, L’unique voie nous mène vers la foule entassée. Attelages dociles, marchant sous le joug Étalant l’étroitesse pompeuse du monde, La foule tourne dans son cercle immense et clos, Les yeux fixés sur sa boussole brisée. La palette tombée coule sous la pluie, Les galopades bousculent les polonaises, Odeurs, fleurs, tons et rythmes ont fui, L’air étouffant a perdu son oxygène. Aucune folie, aucune inspiration Ne rompent cette marche en rond, Ce cheminement infini et éternel, Image même du mouvement perpétuel.
© Jean-Jacques Marie. Traduction, 1989