Quand j’achèverai mon chant et mon jeu, Je ne devinerai pas la cause de ma fin, Mais il est un point dont je suis certain, J’aurai grande envie de ne pas mourir. Ils m’ont lié à la lourde chaîne des honneurs, Et les chaînons de la gloire m’écrasent. Eh là! qui donc, des os de ses phalanges, frappe Les crampons ferrés des portails épais. Nul ne répond. Une silhouette se dresse là Que les chiens enchaînés n’effraient pas, Mais au-dessus de la haie se dessine Le tranchant acéré de la faux sinistre. Je romprai de mes ongles le collier d’argent, Je rongerai de mes dents la chaîne d’or, Je bondirai par les grilles dans la bardane, Haletant, et je me replongerai dans l’orage.
© Jean-Jacques Marie. Traduction, 1989