Je n’aime pas l'issue fatale, Je ne serai jamais fatigué de la vie. Je n’aime pas de saison idéale Qunand je ne fais que chanter l’ennui. Je n’aime pas le cynisme glacé, Er l’enthousiasme, je n’y crois pas non plus, Je n’aime pas qu’on lise mon courrier Pas-dessus l’épaule, surtout les inconnus. Je n’aime pas qu’on parle à demi-mot, Ni qu’on coupe court à tout raisonnement. Je n’aime pas quand on tire dans le dos, Je suis aussi contre les tirs à bout portant! J’ai en horreur les versions, les cancans, L’aiguillon des honneurs, du doute les vers, Quand on te prend à rebrousse-poil tout le temps, Je n’aime pas l’acier contre le verre. Je n’aime pas les gens bardés de certitudes, Il vaudrait mieux que leurs freins ne répondent pas, Le mot «honneur» tombé en désuétude Et à sa place tant de galimatias. Et quand, parfois, je vois des ailes brisées, J’ai mes raisons si je n’éprouve pas de pitié Je n’aime ni la violence, ni la fragilité, Mais j’ai de la peine pour le Christ crucifié. Je n’aime pas éprouver de la frayeur, Et je ne supporte pas qu’on frappe un innocent. Je n’aime pas qu’on pénètre dans mon cœur Et encore moins, qu’on y crache dedans. Je n’aime pas les coures, ni les parieurs Qui vous échangent un million pous un sou. Même si on promet des lendemains chanteurs, Tout ça, je ne l’aimerai jamais, un point, c’est tout!
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003