La torpeur dans mes os, en lézard, a rampé, Ma tête froide et mon coeur, au couteau, ne se battent plus, La vitesse ne coup plus mon souffle régulier, Mon sang dans les virages ne se glacera plus. Ma gorge désormais par l’amour n’est plus nouée, Men nerfs sont détendus, avec eux, on peut jouer, Comme une corde à linge, mes nerfs sont suspendus. Qui de nous, lui ou moi? Ça ne m’angoisse plus. Je suis assis, pousse-moi donc, je tombe à bas. Que des «ni», que des «non», je n’ai que ça. Je ne bois pas d’eau de source pour protéger mes dents, Je ne bouscule pas les gens, encore moins les faits. Mon arc traîne à terre, sa corde pourrit lentement, J’allume mon poêle avec les flèches brisées. Je ne suis plus tendu, je ne fonce plus, c’est le train-train. Même les attaques contre moi ne m’inspirent rien de rien. Je n‘ame pas les casse-cou, ça me fait enrager, Ceux qui foncent tête baissée, j’aime mieux ne pas en parler. Sur mon cheval gris, une chiquenaude, je tombe à bas. Que des «ni», que des «non», je n’ai que ça. Je ne cherche pas à comprendre ni à changer non plus, Je ne veux pas faire de noeuds, encore moins en dénouer On peut ne pas reformer les angles qui sont obtus, Car trop aigus les angles finissent par s’éclipser. Mon coeur par la tendresse ne peut plus être touché Et personne ne peut plus me persuader. Et comme mon cerveau est étranger à tout, Ni mes craintes ni mes bottes ne me serrent plus du tout. Sur mon cheval gris, une cllîcluenaude, je tombe à bas. Que des «ni», que des «no», je n’ai que ça. Pas de blessuares lancinantes, de cicatrices douloureuses, On a mis des compresses stériles pour les calmer. Ni angoissantes, ni alarmantes ou dangereuses Ni sont mes rêveries, mes questions, mes pensées. Ma ceinture, peu m’importe qu’elle soit serrée ou pas! Une balle dans la tempe ne me ferait ni chaud ni froid. Comme une baie ouverte, je suis tout transparent Emssi fade qu’une étoffe de lin blanc. Sur mon cheval gris, une chiquenaude, je tombe à bas. Que des «ni», que des «non», je n’ai que ça. La pierre philosophale, je ne la recherche plus, Ni la racine de vie: le ginseng a été trouvé, Je n’entreprends plus rien, ne veux plus, ne vibre plus, Et je n’espère plus que la cible soit touchée. L’attraction de la Terre, sans lutter, je m’y soumets, Je suis couché ainsi un peu plus loin du gibet. Et mon coeur me tiraille comme si ce n’était pas le mien. Vers les «ni», vers les «non», il faut se mettre en chemin. Rien n’a de sens, frôle-moi donc, je vide l’étrier. Que des «ni», que des «non», c’est ce j’ai.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003