Enfouis pour des siècles dans notre mémoire Sont dates, visages et événements. Le mémoire est profonde comme un puisard. Jettte un oeil dedans et, sans retard, Tu veras ton visage très vaguement. Distinguer la vérité de l’invention, Seuls des juges impartiaux peuvent le faire. Attenrion, pour le passé, attention! N’allez pas briser le pot de terre.         Les uns remuent ça paresseusement, D’autres se rappellent, sans le faire exprès, D’autres veulent oublier totalement, Le passé reste là, vieux gisement Qu’on ne découvrira jamais, jamais. Les panneaux indicateurs emportés Par le flux des années hors frontière, C est facile de s’égarer dans le passé, De ne plus trouver de voie en arrière.         Ne condamne pas tout de suite, sois patient! Les gens ont, pour tout, leurs raisons privées, Ils ne veulent pas cacher, oublier seulement, Car dorment dans l’ombre épaisse des ans Des mines roudlées, des mines oubliées. Creuser dans les champs de mines du passé, Il vaut mieux ne pas faire d’erreur, sinon, Sur un champ de mines, si on vient à se rater... Non, personne n en a réchappé, non.         On secousse les aigudles vont démarrer Et les nerfs des gens ne sont pas d’acier, Ça va exploser, se dégoupillcr... Ah, le détonateur, si les gens le trouvaient Et, avant l’explosion, pouvaient l’ôter! La terre, sous les fleurs, dort tranquillement, Il s’y trouve encore des mines qui dorment. Des mains expertes les retirent document Et les font exploser loin des hommes.        
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003