Perçant une brèche dans la quiétude Le printemps a ataqué, Alors les toits exsudent Leurs langues enneigées. Le pintemps crève-la-faim Montre les crocs, menaçant, Comme de la langue d’un chien, La bave des toits descend. Aspirant au succès, les armées printanières Sur les cartes, tracent des flèches droites. Tout est au clair. Et les guerriers, dans leurs célestes armures légères, Enfoncent les blanches troupes de l’hiver. Se réjouir est prématuré! Le général Hiver Ne cédera pas sans lutter Ses places fortes sans rien faire. Tapi, sous le drapeau blanc, H rassemble ses régiments, Et soudain, sournoisement, Le gel frappe de flanc. Le combat contanue, en un sort capricieux, Là, lumiére et ruisseaux, là, ténèbres et frimas, Et les guerriers, dans leurs armures légères des cieux, Avec des pertes, se replient du combat. Le gel frapperait, peut-être, Mais il ne se contient pas, Il mène avec la tempête Des noces, un vrai sabbat. Les volets ont claqué: Le vent qui fait la foire S’est bien vite empressé De fêter la victoire. À l’arière, on parle de succès, dans le camp de l’hiver, Des ténèbres parviennent des rapports effrontés, Mais les goerriers, dans leurs célestes armures légères, Au royaume hivernal, enfoncent des coins ferrés. La poigne du soleil chaud, El sella où que l’on soit, Se resserre, sans un mot Sur la gorge des frimas Le miraclc ne pourra se faire, Le neige n’est plus qu’en pans, Les armées de l’hiver Hissent partout le drapeau blanc. Et plus loin, vers le nord, l’offensive recommence. L’eau s’est mise à chanter, tout en se réveillant. Le printemps inéluctable, comme une renaissance, Est indispensable c'est le printemps. Ceux qui vivaient bien, hier Dans le froid, s’aiguisent les dents Et versent des larmes aux gouttières, Des tuyaux d’écoulement. Mais leur prix n’est pas très élevé À l’etal des camelots. Le printemps nous est envoyé Urla terre, de plus haut. Juste deux mots aux soldats, bien qu’ils soient victorieux. Ne ranges pas vos armes dans quelque coffre-fort, Car vos armures légères des deux, L’annéene prochai, elles serviront encore.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003