Dédié à l’opération d’Evpatoria
Derriire nous, dans le dos, sont restés crépuscules Et d’eboires Si seulement nous avions un petit - même invisible - Élan! Moi, j’ai envie de croire qu’aujourd’hui nos Cabans noirs Vous donneront la possibilité de voir Le levant. Aujourd’hui, ils ont dit: «Il vous faudra mourir En héros!» D’ac, on va essayer. Faut voir comme les choses vont Tourner. Et fumant une cigarette étrangère, j’ai pensé Aussitôt «Chacun à sa manière, moi, je veux voir le soleil Se lever». Être du commando, pour le sapeur, c’est la gloire Assurée. Ne me sautez pas dessus, avec le cran d’arrêt En main, Ça ne servirait a rien. Moi, même si j’avais la Gorge tranchée, Je verais auiourd’hui l’aurore se lever avant Ma fin. Partis dans leurs arrières, nous retenant pour ne pas les Égorger, On s’est rongé une route et moi, j’ai remarqué Alors, Un jeune tournesol encore vert, mais déjà Artiré, Qui tournait son sommet en le dirigeant vers L’aurore. A six heures trente, je le sais, on laisse dans notre dos Franchement, Pas seulemen crépuscule et déboires mais aussi un Sursait. Je nettoie en grinçant des dents les barbelés Inquiétants, Je n’ai pas vu l’aurore, mais j’ai vu que c’était Bientôt Le commando décimé au campement enfin S’en revient. La seule chose qui compte, c’est le fort qu’on a fait Sauter, Moi, j’ai envie de croire que notre sale boulot Va enfin Vous offrir le pouvoir de voir libres le soleil Se lever.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003