Dans le silence des cols où le roc au vent n’offre pas de prise, Sur ces escarpements où ne s’est jamais risqué personne, Dane ces montagnes, vivait insouciant un écho, un écho, Ici, répondait à l’appel, L’appel des hommes. Et quand la solitude comme une boule te noue la gorge, Que ta plainte étouffée à peine audible bascule dans le vide, Ton appel au secours, l’écho le soulève, le soulève, De toutes ses forces, L’amplifie et, avec soin, de ses mains, il le guide. Des hommes sans rien d’humain, de drogue et de pavot enivrés, Pour làire cesser ce vacarme de sabots et de chevaux qui se cabrent, Sont venus faire taire, assassiner le vivant, le vivant Défilé, Le ligotent, le bâillonnent et de coups, ils le frappent. Toute la nuit ont duré le joyeux carnage et les coups, Mais on est resté sourd à ses cris désespérés, Alors au ever du jour, ils ont fusillé, fusillé firent L’écho. Et jaillirent comme des larmes des pierres de ses parois blessées.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003