Ne quittez pas les bras de vos petites amies Pour de belles étrangères coûte que coûte! Souvenez-vous qu’aux abords de l’Australie Navigua jadis le défunt Cook. Là, sous l’azalée épanouie, Se dévoraient l’un l’autre, tant et plus, Sous le chaud soleil de l’Australie, Les farouches indigènes du cru. Pourquoi donc les indigènes mangèrent-ils Cook? La Science ne dit mot, elle a des doutes. Mon idée à moi est simple, elle tient la route Ils avaient faim, ils ont mangé Cook! On dit que leur chef, un père fouettard, criait partout que Le cuistot était très bon sur la felouque. Voilà r erreur La Science est en déroute. Ils voulaient le maître-coq, ils ont mangé Cook! Il n’y a pas eu d’embrouille ni d’entourloupe, Comme des Sioux, les voilà qui viennent en groupe, À peine s’arment-ils de massues de bambou que Paf, un coup sur le caillou, et adieu Cook! Certains avancent en supposition Qu’ils r ont mangé par considération, Que c’est le sorcier qui aurait lancé la troupe «Allez-y, les gars, attrapez-moi Cook! Celui qui sans sel s’en fera un casse-croûte Aura la force, la gentillesse, l’audace de Cook!» À peine sous la main de quelqu’un tombe un caillou Qu'il le balance, adieu le brave Cook!
On se casse la tête depuis des siècles, c’est la déroute. Comment les sauvages ont mangé Cook? Quel goût avait-il? La Science émet des doutes. Qu’importe la ralson puisqu’il n’y a plus de Cook.
Les sauvages ne sont pas dans leur assiette, Cassent les arcs. Les javelots, ils les jettent, Brûlent et cassent les massues de bambou. Ils digèrent mal d’avoir mangé Cook!
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003